Cette pratique est ancrée dans la communauté et dans les coutumes. Elle est encore pratiquée pour des raisons sociales et culturelles. De plus, le manque d’informations relatives aux conséquences de la pratique sur la santé tend, entre autres, à la perpétuer.
Dans la région de Koulikoro, en milieu essentiellement rural, la fondation soutient COFESFA afin de susciter le changement de comportement des populations en organisant des sessions de sensibilisation et en les informant sur les conséquences physiques et psychologiques de cette pratique, ainsi que, plus globalement, sur les violences basées sur le genre (VBG).
Des synergies entre les programmes de santé et les activités de sensibilisation sont régulièrement mises en place. Certaines causeries éducatives au sujet de la malnutrition ou de la santé maternelle et infantile peuvent en effet présenter de bonnes occasions d’aborder diverses question sur les VBG et les MGF. Les consultations dans les centres de santé peuvent également permettre de déceler des complications et de référer les femmes, si elles le souhaitent, vers des structures de prise en charge.
Des séances de sensibilisation sont donc organisées pour les femmes, mais aussi et surtout envers les personnes influentes de la communauté, à savoir les chefs de village, les matrones, les exciseuses traditionnelles, les leaders religieux, les enseignants, les agents de santé ou encore les grand-mères qui occupent une place centrale dans la perpétuation de la pratique.
Les exciseuses traditionnelles bénéficient, quant à elles, de cours en alphabétisation, et, si elles le souhaitent, d’une reconversion vers d’autres métiers tels que celui de relais communautaires pour sensibiliser et informer à leur tour sur les conséquences de cette pratique. En 2023, 5 femmes ont bénéficié de ce volet, tandis qu’un atelier d’échanges a également été mené pour 89 exciseuses déjà reconverties grâce au projet.
Tandis que 4 villages (Katibougou, Digato, Samankoba et Samanko Post-cure) ont officiellement signé une convention d’abandon de la pratique, suite aux activités de plaidoyer réalisées vis-à-vis des autorités villageoises et 11 femmes ont été prises en charge chirurgicalement.