Dans nos pays d’intervention, l’excision est souvent pratiquée très jeune. Or, si certaines complications apparaissent tôt, d’autres apparaitront parfois 15 ans plus tard, lors de l’accouchement par exemple. Les femmes, en étant peu ou mal informées, ne sont pas en mesure d’identifier ces complications comme des séquelles de l’excision. Seule une prise de conscience collective permettra un changement de comportement et l’abandon de la pratique.
Au Burkina Faso, malgré l’instauration de la loi de 1996 réprimant les auteurs de MGF, plus de 3 femmes sur 5 en âge de procréer affirment avoir été excisées.
Pour contirbuer à éradiquer cette pratique, la fondation soutient un projet de lutte contre les MGF dans la Province de Tuy, mené par notre partenaire, l’AAB-FFL, et qui s’appuie sur une approche participative incluant activement l’ensemble de la société.
En 2023, malgré un contexte sécuritaire particulièrement sensible, cela s’est traduit par :
- Des séances de sensibilisation sur les conséquences de l’excision. Adaptée aux contraintes sécuritaires, l’utilisation de boîtes à images dans les centres de santé a été privilégiée en 2023 et s’est avérée efficace, permettant aux agents de santé, formés par le projet, de mener des séances de manière autonome, atteignant ainsi un plus grand nombre de personnes. Cette année, 50 tradipraticiens, 50 enseignants et 30 coordonnatrices ont été formés sur les conséquences de la pratique.
- La prise en charge des soins (médicaux et psychologiques) prodigués aux femmes souffrant de séquelles de l’excision. Elles sont dirigées vers la Fondation Rama, qui par un système de coupon, prend en charge les opérations chirurgicales réparatrices.
- En incitant les exciseuses à poursuivre une autre voie professionnelle. Relais de poids, en abandonnant la pratique de l’excision, elles bénéficient d’une reconversion professionnelle et sont formées à devenir des relais communautaires au sein de leurs communautés dans la lutte contre les MGF.