En Afrique, comme ailleurs, la médecine traditionnelle et la médecine moderne continuent de coexister et de se compléter l’une et l’autre. Après discussion avec notre partenaire malien à ce sujet, nous souhaitions dès lors vous partager quelques remèdes naturels transmis de génération en génération et qui ne cessent de se développer. Découvrez ci-après certains secrets de la médecine traditionnelle racontés par Macky Tall de l’AP-FFL, l’un de nos partenaires maliens.

«  En effet, en Afrique de l’Ouest, comme dans le reste du continent, 80% de la population recourt à la médecine traditionnelle et aux plantes médicinales pour les soins de santé. Dans certaines zones reculées, le premier recours reste prioritairement la médecine traditionnelle en matière de santé.

Je me souviens que nos grand-mères traitaient beaucoup de maladies des enfants à l’aide de la médecine traditionnelle. Il est très difficile de trouver un village ou un quartier sans une vielle femme ou un vieil homme dépositaire de cette pratique. Aussi, avec les croyances ancestrales, beaucoup de maladies sont assimilées à la sorcellerie et la médecine moderne n’est sollicitée qu’en dernier recours. D’où la sollicitation du marabout ou du charlatan avant le tradipraticien, un herboriste ou l’infirmier du centre de santé.

L’art de guérir par les plantes

Il faut aussi savoir que l’art de guérir par les plantes est connu et pratiqué en Afrique depuis nos ancêtres, car il exploite des savoirs transmis oralement de génération en génération à certaines catégories d’individus initiés que sont les tradipraticiens de santé et les herboristes.

Dans ce cadre, le département de médecine traditionnelle de l’Institut National de Recherche en Santé Publique (INRSP) a produit plusieurs médicaments en 50 ans. Sept ont été retenus comme « essentiels » à la santé publique par les autorités sanitaires en raison de leur efficacité et de leur faible coût, à savoir : le sirop Balembo, le Dysentherial, le Malarial, le Laxacassia, le Gastrosedal, l’Hepatisane et le Psorospermine Pommade.

Chacun de ces médicaments agit contre une maladie spécifique. Ainsi, le sirop Balembo soigne la toux, le Malarial lutte contre le paludisme et le syndrome grippal et le psorospermine est fabriqué contre les infections cutanées, par exemple. Élaborés à partir de plantes issues du terroir, ces médicaments ont la particularité d’être efficaces et moins chers que ceux importés.

Un grand débat est instauré entre tradi-thérapeute et autorités médicales pour proposer des traitements préventifs et curatifs contre la COVID-19, à base de plantes médicinales, principalement par l’artémisia et l’eucalyptus. Classés par le Ministère de la Santé comme « essentiels », ces médicaments sont issus des plantes traditionnelles, ils sont donc devenus une référence dans notre système de santé.

Au Mali, il existe également des recettes de thé et des infusions contre le rhume et d’autres maladies. Le thé vert en trois prises est même considéré comme une boisson nationale par excellence et un puissant facteur de cohésion sociale. Par exemple, le mélange bouilli de « kinkeliba » avec du miel et du citron vert est un remède efficace contre le rhume. On y ajoute souvent des feuilles de menthe, des extraits de gingembre et du clou de girofle. Pour soigner la toux, des infusions d’eucalyptus sont également données. Le paludisme et la typhoïde sont aussi soignés à base de recette d’artémisia, tandis que les infusions d’oseille sont utilisées pour fortifier le cœur, par exemple. »

De tout cœur, merci à Macky pour ces précisions concernant la médecine traditionnelle au Mali. D’ailleurs, vous vous en souvenez ? Nous vous évoquions la coexistence de la médecine traditionnelle et de la médecine moderne dans notre bulletin no.68.

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