RCA: une crise humanitaire oubliée
La République centrafricaine: une crise humanitaire oubliée.
Selon les rapports des Nations Unies, plus de 65,6 millions de personnes étaient forcés de quitter leur pays à cause de conflits et de persécution en 2016. Parmi eux se trouvent également les habitants de la République Centrafricaine (RCA). Depuis 2013, près de 500 000 personnes, soit la population du Luxembourg, ont dû fuire la RCA vers les pays voisins. S’ajoutent à ce chiffre, quelques 500 000 personnes sur place déracinées dans leur propre pays. De nouveaux conflits armés entre les milices Séléka et les Anti-Baka cotinuent à émerger et divisent la République en deux parties.
Depuis l’indépendance en 1960, la population a été régulièrement déboussolée par des putschs provoquant des instabilités au niveau du gouvernement. Un point culminant récent était la prise de la ville de Bangui et la chute du président François Bozizé par les Séleka en 2013. La population s’est vue exposée à des violences à maintes reprises, dont la destruction de villages entiers, des viols et l’instrumentalisation d’enfants comme soldats. Selon un rapport des Nations Unies du mois de mai 2017, 200 personnes ont été blessées, 300 ont péri et plus de 100 000 ont dû fuire. Une amélioration de la situation n’est pas en vue.
Malgré la situation instable persistante du pays, la Fondation Follereau continue à soutenir la population de la région de Lobaye. Avec FAIRMED, son partenaire local, la Fondation oeuvre dans le sud-ouest du pays. L’objectif principal de ce projet est l’amélioration et la maintenance des soins de base pour la population, car l’État n’est pas en mesure, compte tenu de la situation, de subvenir aux besoins sanitaires fondamentaux. Le système sanitaire du pays est depuis des années dans un état pitoyable, et davantage encore pour les 250 000 habitants de la province de Lobaye, isolée géographiquement. 62% de la population centrafricaine vit en-dessous du seuil de pauvreté et par conséquent ne peuvent pas payer les soins sanitaires de base. Pour cette raison, des comités de soins de santé primaire en charge du recensement des besoins sanitaires de la population ont été créés dans la province de Lobaye. Les traitements gratuits ou financés avec des tickets de santé sont dispensés dans les centres de santé ruraux ou dans des ambulances pour les villages les plus isolés.
Le peuple Aka bénéficie également de ce service sanitaire. Les Akas, peuple autochtone, vivent en semi-nomades dans la forêt tropicale de la région de Lobaye et se voient largement discriminés et exclus des services sanitaires et des systèmes d’éducation à cause de leur provenance ethnique. Une attention particulière est portée à la santé maternelle et aux futures jeunes mamans: elles profitent de la distribution de tickets de santé garantissant l’accès aux soins pré- et post-nataux et la possibilité d’accoucher avec assistance médicale en cas de besoin. Le projet de la Fondation et de FAIRMED prend également en charge le dépistage et les soins des patients atteints de maladies tropicales négligées, telles que la lèpre, l’ulcère de Buruli et le pian. Ces maladies surgissent encore et toujours dans les régions atteintes d’extrême pauvreté et atteignent les personnes dont le système immunitaire est déjà faible à cause de malnutrition par exemple. Le traitement médical de ces maladies n’est pas compliqué, le travail de sensibilisation pour éviter de nouvelles infections l’est parcontre davantage.
Grâce au renouvellement de l’appui financier du Ministère des Affaires étrangères luxembourgeois, la Fondation Follereau peut soutenir la population de Lobaye par une aide d’urgence ciblée complémentaire au projet en cours pour subvenir aux besoins primaires de la population en zone de crise, p.ex. par des médicaments ou une ambulance. Cette aide nous permet de continuer à mener à bien le projet en République Centrafricaine et d’assurer l’accès aux soins de la population.