Journée d’action pour la santé des femmes
Créée au Costa Rica lors de la cinquième Rencontre internationale sur la santé des femmes en 1987, la Journée d’action pour la santé des femmes sera célébrée une nouvelle fois cette année le 28 mai prochain. L’occasion de dresser le bilan des progrès accomplis en la matière, et de tristement constater que le chemin vers l’accès à des soins de qualité pour toutes les femmes est encore long.
Active sur le continent africain depuis 1966, la Fondation Follereau Luxembourg a mis l’accent au cours des dernières années sur la promotion de la santé maternelle et infantile et la santé féminine. Les différents partenaires n’ont en effet eu de cesse d’attirer notre attention sur l’importance des décès ou maladies tragiques parmi les femmes, qui pourtant auraient pu être évités. Ainsi en témoigne l’histoire d’Aïssata, jeune malienne de 15 ans, déjà mère de deux enfants et mise au ban de sa communauté. Aïssata n’a bénéficié d’aucun suivi médical tout au long de sa grossesse. Au moment de l’accouchement, à domicile, sa famille a refusé de la conduire jusqu’au centre de santé. Après avoir tenté de donner vie durant trois jours de souffrances, Aïssata est finalement incontinente et le bébé n’a pas survécu. Ce récit dramatique n’est pas un cas isolé au Mali, ni dans les autres pays d’Afrique de l’Ouest. En effet, alors qu’une femme sur environ 5000 court le risque de mourir de complications liées à la grossesse dans le monde industrialisé, ce risque est 120 fois plus élevé pour les femmes africaines !
Afin de mettre fin à ce fléau, il est nécessaire de garantir à la fois la couverture sanitaire universelle et un accès à des soins de qualité. Pour y parvenir, des efforts sont encore nécessaires afin de rendre les soins abordables financièrement et géographiquement, de former le personnel de santé, et de dépasser certaines barrières sociales facteurs de blocages.
La santé de chacun découlera de l’engagement de tous pour mettre fin aux inégalités persistantes d’accès à la santé.
Mahmoud Fathalla, président du Comité consultatif OMS de la Recherche en Santé disait : « Les femmes ne meurent pas de maladies que nous ne pouvons pas traiter. Elles meurent parce que la société n’a pas encore décidé que leurs vies méritaient d’être sauvées ». Aujourd’hui il est grand temps de le décider et d’agir pour que l’autre moitié de l’humanité puisse jouir enfin de ses droits.